Pourquoi faut-il parler de santé au travail ?
Depuis 1946, la loi oblige à tout employeur à veiller sur ses salariés et notamment à leur santé au travail. De ce fait, chaque entreprise doit s’assurer que l’exercice des missions confiées à ces derniers ne les exposent pas à des risques pouvant nuire ou mettre en danger leur santé.
Qu’est-ce que c’est ?
Selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) et l’OIT (Organisation International du travail), la santé en entreprise représente :
- le maintien du bien-être des travailleurs,
- la prévention des risques liés à chaque profession,
- la garantie d’un emploi adapté aux capacités physiologiques de chacun.
Les aspects mentaux et physiques sont donc les deux points majeurs qu’il faut prendre en compte pour assurer une qualité de vie au travail.
Mettre en place une politique de prévention va profiter aux salariés, mais pas seulement. Plusieurs aspects sont positifs pour les entreprises :
- la baisse d’absentéisme,
- Diminution du turn-over
- Attractivité de l’entreprise
- Hausse de la productivité
- Meilleur investissement
Les études menées ces dernières années ont ouvert la voie à une meilleure prise en compte de la santé et du bien-être des travailleurs. Désormais, la notion de santé au travail vise des :
- Conditions matérielles (ergonomie, aménagement des postes, équipements),
- Composantes organisationnelle (horaire et rythme de travail, relation et management)
- Aspects psychosociales (capacité d’action et valorisation des compétences, autonomie et reconnaissance)
Ces différents aspects sont donc désormais d’une importance capitale. Au delà d’un impact direct ou indirect sur le salarié, c’est une répercussion plus importante sur les performances de l’entreprise.
La santé au travail est donc une notion qui concerne tous les acteurs d’une entreprise. Mais quels sont les points importants à aborder dans une politique de bien-être au travail et de prévention des risques ?
Pourquoi faut-il en parler ? Quels sont les risques pour la santé au travail ?
Chaque poste et entreprise possèdent ses spécificités en terme de tâches et de missions. Elles doivent donc mettre en place une politique rigoureuse en terme de prévention. L’article R 4624-23 du Code du travail distingue ce que l’on qualifie de postes à risques de ceux qui ne le sont pas. Les activités qui exposent par exemple à des produits chimiques sont des « postes à risque ».
Les entreprises ont donc le devoir de définir et qualifier chacune des activités à risques. Selon une enquête sur les conditions de travail parue en 2016, 29% des salariés en France, s’exposent à des produits dangereux dans leurs missions. Ces impacts sur la santé sont donc réels et multiples.
Les répercussions sur les entreprises sont directes. Pour certains, le coût d’accident de travail et de maladies professionnelles se répercute sur le montant de leurs cotisations de Sécurité sociale. En plus d’être un frein à la productivité, la santé des travailleurs peut réellement amputer la santé financière d’une entreprise.
Suivant l’infrastructure, le chef d’établissement ou le chef d’entreprise doit mettre en place des mesures préventives et fonctionnelles. Dans le domaine médical par exemple, un rapport est présenté au Comité d’hygiène et de sécurité. Il se complète par les résultats des mesures mises en place précédemment.
Ce fonctionnement n’est pas réservé qu’au domaine professionnel des soignants. Un chef d’entreprise doit lui aussi mettre en place des mesures, et prévenir en fonction de l’activité, des risques potentiels, et mettre en place un environnement de travail sain, ergonomique, et adapté aux besoins des salariés.
Pour autant ce fonctionnement n’est pas toujours respecté, et c’est la raison pour laquelle des lois encadrent ces pratiques et imposent des réglementations.
Santé et sécurité au travail : que prévoit la loi
Au delà de la sphère professionnelle, la loi encadre rigoureusement la santé et la sécurité sur les lieux de travail.
La législation française intervient rigoureusement dans la protection des salariés en matière de santé et de sécurité. Selon le Code du travail, « chaque employeur doit prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des salariés et protéger leur santé physique et mentale » (articles L. 4121-1 du Code du travail).
De plus La loi du 8 août 2016 et le décret du 27 décembre 2016 modernisent les services de santé au travail. Cette réforme prévoit que tout nouvel employé doit bénéficier d’une visite d’information et de prévention avant 3 mois à partir de sa prise de fonction.
Dans certains cas, cette visite doit même intervenir avant l’affectation : salariés mineurs, travailleurs de nuit… Une visite médicale doit ensuite avoir lieu au minimum tous les 5 ans. Ce délai est ramené à 3 ans pour les salariés dont l’état de santé, l’âge ou la profession le nécessite. Tout salarié affecté à un poste présentant des risques pour sa sécurité bénéficie d’un suivi individuel renforcé.
L’importance de la prévention :
On parle généralement de concept de plan santé au travail. Ce dernier a pour but de définir les feuilles de route du gouvernement en ce qui concerne les politiques de prévention.
Cette mesure permet d’anticiper les risques, au lieu de s’en tenir à une vision purement réparatrice. L’objectif est de pleinement prendre en compte la qualité de vie au travail. De plus, cela permet de donner la priorité à la prévention en se tournant vers une approche positive du travail.
Les actions menées favorisent la conduite de projets expérimentaux en entreprise et la promotion des bonnes pratiques observées. Par Exemple : le développement du télétravail pour permettre une meilleure conciliation entre vie personnelle et vie professionnelle.
Au niveau de la sécurité, il en va de même. Il reste impératif de mettre en œuvre des formations pour garantir un travail sûr aux salariés. Les entreprises doivent de la même manière, axer leur communication interne sur la prévention. L’évaluation des risques professionnels et la formation aux règles de sécurité sont des obligations légales. Depuis 2001 elles sont obligatoires en entreprise mais ne pas toujours connues des employeurs et ainsi peu souvent respectées.